Que vous soyez chef d’entreprise, fondateur d’une startup ou manager d’une business unit, vous avez chaque jour une quantité non négligeable de décisions à prendre (à ce sujet, lisez ici comment vous fabriquer la To Do list la plus efficace du monde en 3 minutes). Parfois, ce sont des problèmes complexes à résoudre ou des décisions stratégiques : dois-je changer le nom de mon entreprise ? Doit-on attaquer tel marché, ou nouer tel partenariat ? Invariablement, vous aurez remarqué que dans ces moments-là, vous êtes bien…seul. C’est à vous seul qu’incombe de prendre la décision, et c’est à vous d’en assumer les conséquences. C’est parfois un brin stressant, j’en conviens – pour l’expérimenter à peu près tous les jours.
Vous êtes seul à décider ? Entourez-vous de superstars du business.
Tous les entrepreneurs n’ont pas forcément la chance ni les moyens de s’entourer d’un board de conseillers ou de directeurs à même de les aider dans leurs choix et décisions quotidiens. Le commun des entrepreneurs, particulièrement dans les startups, n’a pas la possibilité de rémunérer ou même d’intéresser des stars du business et de les faire venir à leur board de conseillers. Donc, que faire pour ne plus être seul et bénéficier de conseils inestimables venant de personnalités éminemment reconnues ? C’est ici qu’intervient une petite technique que je trouve très intéressante si elle mise en oeuvre sérieusement, qu’on appellera ici le « SchizoBrainstorming » (première mondiale, s’il vous plait).
La schizophrénie comme mode de management de projet
Bien que j’utilise ici le mot schizophrénie à tort (il faudrait plutôt parler de Troubles Dissociatifs de l’Identité, mais ça sonne tout de suite moins bien), on s’en contentera pour la simple et bonne raison que pour la plupart des gens, y compris votre serviteur avant de me pencher sur le sujet, la schizophrénie et les troubles dissociatifs de la personnalité (autrement dit, être plusieurs dans sa tête) sont une seule et même maladie. On va donc garder le terme « schizo » pour plus de clarté.
Le cerveau humain est capable de bien des prouesses, et notamment dans sa capacité d’imagination, formidablement puissante et sous-exploitée dans nos sociétés post-modernes ultra-rationalistes, où Excel et PowerPoint dominent la pensée mondiale. Le SchizoBrainstorming va venir précisément s’appuyer sur les capacités d’imagination du cerveau pour permettre à n’importe qui de « penser » comme le ferait un autre, en l’occurrence un Steve Jobs ou un Richard Branson par exemple, et de trouver ainsi des idées et des solutions auxquelles il n’aurait jamais pensé en restant simplement « lui-même ». Le tout dans l’idée, bien entendu, d’être plus efficace et plus créatif dans sa gestion de projet ou sa résolution de problème.
En effet, notre façon de penser est engoncée dans un tas de règles plus ou moins fortes, plus ou moins conscientes, imposées par notre éducation, l’organisation à laquelle on appartient (cf la loi de Conway), voire même sa culture, sa famille, sa classe sociale…Devant un problème, on va donc naturellement avoir tendance à chercher des solutions suivant une logique similaire à chaque fois. On va traiter l’information suivant le même schéma cognitif, en s’appuyant sur sa propre expérience passée. Or, puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets, penser toujours de la même manière n’est pas nécessairement une bonne chose quand il s’agit d’imaginer des solutions ou des idées radicalement nouvelles. Comment dépasser cette limite cognitive qu’on s’impose à soi-même ? Par le SchizoBrainstorming.
Rien de sorcier là-dedans, il s’agit juste d’utiliser les principes des jeux de rôle et de les implémenter dans le business. Vous souvenez-vous lorsque, étant petit, vous « deveniez réellement » le personnage que vous jouiez (le gentil chevalier, la princesse, le ninja, le superhéros…) ? Les enfants ont une formidable capacité à « oublier » le réel le temps de leurs jeux, ce qui leur permet de se glisser dans la peau de leurs personnages très facilement. Ils « vivent » ainsi leurs aventures imaginaires intensément, sous les yeux jaloux des adultes qui, finalement, avec leur costume-cravate et leurs ordinateurs, font exactement la même chose, mais ont oublié qu’il ne s’agissait que d’un rôle et restent coincés dans leur personnage imaginaire (voir du côté d’Erving Goffman pour illustrer ce point).
Construisez votre Board imaginaire
Imaginez qu’à votre table, en l’espace de 5 minutes, viennent s’asseoir Richard Branson, Kennedy, Steve Jobs, Eisenhower ou Einstein. Vous leur expliquez votre situation ou votre problème, et vous leur demandez de plancher sur une solution. Puis, tour à tour, vous leur faites prendre la parole. Puis vous écoutez comment, considérant leur expérience respective et leur manière d’appréhender le monde, ils auraient géré le problème à votre place. Ce serait quand même sacrément pratique, avouez-le. Eh bien c’est ce que nous allons faire. Nous allons utiliser la capacité de votre cerveau à générer des idées que vous ne pensiez même pas avoir en le libérant simplement de sa cage cognitive habituelle. Le SchizoBrainstorming, de ce point de vue, est une sorte de clef de libération de votre pensée et de votre imagination, rien de plus. Comment construire votre board, très concrètement ?
Mode d’emploi d’une session de SchizoBrainstorming
Installez-vous confortablement à votre bureau. Isolez-vous pour plus de concentration. Si vous voulez pousser l’exercice, installez-vous réellement dans une salle de réunion et disposez des photos de vos idoles du business autour de la table.

1. Créez une Mind Map de vos personnages
Le Mind Mapping est ici un outil idéal qui vous permettra de laisser votre créativité s’exprimer librement, tout en recueillant vos idées au fur et à mesure qu’elles seront générées. Construisez une carte de ce genre, avec vos propres icônes du business :
2. Indiquez, pour chaque personnalité, leurs principales caractéristiques –
Ce sont ce pour quoi, finalement, ils sont devenus ce qu’ils sont devenus : audace, méthode, obsession, stratégie… Ce sont aussi les raisons pour lesquelles vous les trouves intéressants et les avez « conviés » à votre board.
3. Laissez-vous envahir par votre board
Imaginez réellement – faites l’effort – que vous êtes pour de vrai en face de ces gens-là, qu’ils vous parlent et vous regardent. Si vous ne faites pas cet effort, votre imagination ne pourra pas s’activer. Pensez, à ce stade, à votre concentration d’enfant lorsque vous jouiez à tel ou tel jeu. A cette époque, vous n’aviez aucune difficulté à vous mettre dans la peau d’un personnage fictif. Donc, vous savez le faire. Faites-le. Vous êtes bien assis en face de Steve Jobs, et vous voyez son pull noir à col roulé, son jean, sa barbe poivre et sel, et ses petites lunettes rondes. Tim Ferriss, à côté, est en t-shirt relax et vous sourit, renversé sur sa chaise. Richard Branson se recoiffe un peu et remet en place le col de sa chemise blanche, puis se tourne vers vous et vous encourage à leur présenter votre problème. Vous entendez le bruit de leurs mouvements. Ils sont bien là, avec vous.
4. Notez les idées que chacun exprime face à votre problème
Puisque vous avez mis en lumière certaines de leurs caractéristiques, en repartant du noeud central (votre problème à résoudre) et en suivant « leur » schéma de pensée. Mettez vous dans le schéma mental de chacun d’entre eux, l’un après l’autre, et sur votre Mind Mapp, notez toutes les idées que cela va générer. Ainsi, par exemple:
– Tim Ferriss vous conseillera d’aller chercher en Inde un assistant virtuel doué et peu coûteux pour vous permettre de libérer du temps.
– Richard Branson vous conseillera de donner à votre marque un ADN particulier et de l’insuffler à vos collaborateurs, vos produits, vos services, votre logo.
– Steve Jobs vous suppliera de simplifier, simplifier, et simplifier encore votre produit, son design, sa fonction, son site web…Il vous poussera vers le Beau.
– Newton prendra votre problème et en renversera la perspective : non, ce n’est pas un souci avec le produit, mais plutôt un souci avec le Pourquoi de votre activité.
– Etc…
Le SchizoBrainstorming vous permet de « sortir » de vous-même et de vos habituels schémas de pensée, et vous aide à générer des idées que vous ne pensiez même pas avoir. Non pas qu’elles apparaissent subitement : elles sont déjà en vous. Simplement, elles étaient bloquées. En laissant quelqu’un d’autre, même imaginaire, les dire à place, votre cerveau n’a plus à casser tout votre système de pensée. C’est un tour de passe-passe cognitif, mais ça marche. C’est nettement moins « douloureux » pour lui d’inventer un interlocuteur pour faire passer une idée radicalement nouvelle pour vous, plutôt que de remettre en cause 20, 30 ou 40 ans d’éducation et d’expérience…
Dernier avantage du SchizoBrainstorming : cela ne coûte rien en charge sociale ou en tickets de présence. Et vos superstars sont disponibles à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Pourquoi ne pas essayer si ça ne coûte rien et que vous avez tout à y gagner ?
Merci de votre commentaire! Quel usage souhaitez-vous en faire précisément ?
merci bien je suis trés intréssé par la mad mappind dans le domaine medical