La Méthode Alpha© : se concentrer très fort grâce à Pavlov et à la psycho-accoustique

Le plus dur, quand on travaille, c’est de se concentrer.

Partons du principe que n’importe quel quidam aime travailler vite et bien, parce que cela signifie que son travail est terminé plus tôt, et qu’il n’a pas à revenir dessus. Le temps étant la seule ressource réellement non renouvelable sur cette Terre, il est toujours plaisant de l’allouer à autre chose qu’au travail, surtout si l’on doit parallèlement gérer d’autres priorités.

Partons du principe également que pour pouvoir travailler vite et bien, il vaut mieux être concentré sur ce que l’on fait. La concentration, d’une manière générale, favorise non seulement la qualité, mais aussi la rapidité d’exécution d’une tâche. En outre, précisons aussi qu’elle favorise l’apprentissage et la mémorisation, ce qui n’est pas inutile pour sa culture générale, professionnelle et pour sa créativité.

Le problème, c’est que l’environnement de travail type du 21ème siècle est tout sauf favorable à sa concentration. On est aujourd’hui en permanence sollicité par les gadgets électroniques dont on s’entoure allègrement, sans nécessairement réaliser que ces dizaines de micro perturbations et interruptions nuisent à notre capacité de concentration.

Votre environnement est votre ennemi n°1

Cette perte de concentration affecte durement et de manière certaine la productivité personnelle. A tel point que le sujet est devenu un véritable enjeu pour les entreprises, qui tentent de trouver des parades plus ou moins heureuses pour empêcher leurs salariés de passer la moitié du temps à liker les photos Facebook de leurs 500 amis ; c’est aussi devenu un enjeu pour la médecine du travail, qui dénonce depuis longtemps les conséquences néfastes de cette dispersion généralisée de l’attention. A l’Université, où la question de la « productivité » des étudiants est un enjeu économique moins immédiat qu’en entreprise, les smartphones et ordinateurs connectés à Internet en salle de cours ont depuis belle lurette rendu presque impossible la tâche déjà ardue pour l’enseignant d’intéresser son auditoire zappeur, qui n’est plus capable aujourd’hui de se concentrer plus de 12 minutes d’affilée sur un seul sujet.

D’une manière générale, l’accès universel à Internet (téléphone, tablettes, ordinateurs) et le développement des sources possibles de sollicitations (notifications Facebook, Google +, emails, SMS, MMS, LinkedIn, Viadeo…) ne facilitent aucunement la concentration, surtout celle des sujets les plus sensibles (hyperactifs ou curieux – et je sais de quoi je parle).

Un marché est d’ailleurs en train de se créer pour proposer des réponses à ces dérives : la formation professionnelle ou le coaching, par exemple, abordent de plus en plus ces questions, tandis que des startups développent des applications de mesure de la productivité personnelle. Elles se basent sur l’adage bien connu qui rappelle que ce qui ne se mesure pas ne se contrôle pas. Si elles concernent principalement le monde professionnel, certaines de ces dernières peuvent être utilisées par les étudiants.

Mesurer sa productivité (et plein d’autres choses) 

On appelle cette tendance la «quantification de soi» (Guide complet du Quantified Self): c’est en fait tout ce qui vous permet de mesurer les calories que vous brûlez (PulseTracer), vos performances sportives (Runkeeper), votre sommeil (Zeo), l’évolution de votre IMC (Withings), ou encore le temps que vous passez à tel ou tel endroit (Foursquare)… RescueTime, par exemple, propose de mesurer le temps que vous passez sur tel ou tel logiciel ou application et de vous en faire un rapport détaillé à la fin de la journée. Cela vous permet de réaliser à quel point vous perdez de temps sur les réseaux sociaux, sur Google Actualités ou sur PowerPoint (généralement, les résultats sont gratinés).

Pour apporter une solution pratique à ce problème, j’aimerais partager avec vous une méthode (tout à fait empirique) que j’ai bricolée depuis des années, une méthode toute simple, et qui, pour ce que j’en sais, a fait ses preuves : je lui ai donné le petit nom de «méthode Alpha©». Elle m’a énormément servi pendant mes études, me sert encore tous les jours aujourd’hui en travaillant, et je suis certain que nombre d’étudiants et de professionnels gagneraient à l’utiliser pour leur travail. Son immense avantage est qu’elle vous permet d’augmenter votre efficacité tout en vous permettant d’oublier purement et simplement que vous travaillez – ce qui est avantageux lorsqu’il faut se pencher sur la question de l’influence réciproque de la musique baroque à l’époque précolombienne aux abords du lac de Genève, ou sur un tableau Excel de 340 lignes, par exemple.

La méthode Alpha©

Le rythme Alpha du cerveau caractérise une activité cérébrale plutôt tranquille, où les ondes émises par le cerveau (et mesurées par n’importe quel EEG comme ci-dessus) ont une grande longueur d’onde. Ces ondes Alpha sont émises dans certaines situations seulement, qui ont en commun d’être synonymes de relative quiétude, pendant lesquelles notamment nos yeux sont fermés : relâchement, détente, repos, position allongée… Elles correspondraient donc un à état de bien-être relatif, de nature à chasser stress, angoisses et autres excitations nocives pour la concentration. Certains auteurs vont jusqu’à affirmer que ces ondes cérébrales caractérisent un état propice à l’apprentissage accéléré, à la concentration, à l’intuition, à la prise de décision accélérée, à la maîtrise de la peur et à la mémorisation – je laisse ici les spécialistes en juger. Pour ce qui me concerne, je suis cependant certain d’une chose : le stress, l’agitation ou les sollicitations extérieures impromptues ne peuvent pas aider à la concentration. Il va donc s’agir de recréer un «état» propice à cette dernière.

L’idée derrière la méthode Alpha est donc de provoquer artificiellement un passage du cerveau en mode Alpha, immédiatement et à chaque fois que vous voulez travailler efficacement. Comment faire ? Pour ma part, j’utilise une vieille méthode qui a fait ses preuves : le conditionnement (le même que Pavlov avec ses chiens, la salive et la cloche en moins). Pour être plus concret, j’associe un stimulus à l’état Alpha du cerveau pour que le premier provoque le deuxième. Voyons en pratique la méthode.

En pratique : mise en route de la Méthode Alpha©

1/ Création du stimulus :

Choisissez une musique douce que vous aimez, pas trop bruyante, plutôt sans parole ou alors pas dans votre langue natale. Mon conseil : un morceau de musique classique plutôt calme, un morceau de musique « lounge » ou bien de relaxation – style musique d’ascenseur. Visez en fait un morceau qui se laisse plus entendre qu’écouter.

2/ Création du réflexe pavlovien : 

Ensuite, prenez l’habitude, pendant quelques jours, de vous endormir (le soir ou pendant une sieste) avec ledit morceau en fond sonore, en boucle (mode « repeat ») et pas trop fort. Le volume idéal sera celui où vous pourrez, au bout d’un moment, ne plus prêter attention à la musique. De cette manière, votre cerveau finira par associer d’une manière ou d’une autre ce morceau de musique à un état de détente et de relaxation. Comme Pavlov et ses chiens, votre cloche à vous sera le morceau de musique, tandis que vous remplacerez avantageusement la salivation par un passage en ondes Alpha.

3/ Application :

Avec votre petit réflexe de Pavlov bien à vous, vous êtes maintenant conditionné. Il va s’agir de mettre ce conditionnement au service de votre productivité. Aussi, au moment de vous mettre au travail, recréez votre fond sonore pavlovien personnel, au moyen d’un casque Hi-Fi, c’est encore le mieux (recourir à un casque permet non seulement de recréer votre fond sonore pavlovien, mais aussi de favoriser votre « isolement » auditif). Les bruits divers et variés qui vous entourent (famille, voisins, voitures….) sont autant de petites sollicitations nuisibles à votre concentration. Vous verrez, en quelques minutes, vous serez dans votre petite bulle à vous, et rien ni personne ne pourra vous en sortir.

Et vous serez en mesure de travailler à un rythme plutôt soutenu, le tout sans avoir même l’impression de travailler. A mon sens, c’est en vous rapprochant d’un état d’hypnose très légère que la méthode Alpha© focalise à l’extrême votre attention, en soustrayant de votre conscience immédiate les notions de temps et d’environnement. Bref, elle vous isole sans vous rendre inutilisable sur le plan cognitif.

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19 réflexions sur « La Méthode Alpha© : se concentrer très fort grâce à Pavlov et à la psycho-accoustique »

  1. Bonjour Walid, pour moi en 7 jours c’est fait ! Et si tu veux sur Spotify tu as des playlists « Alpha » qui sont apparues..

  2. Bonjour Nicolas,

    Je te remercie de partager avec nous cette méthode.

    Sais-tu combien de jours il faut se coucher avec la musique choisie?

    Est-ce que le fait de se réveiller plusieurs fois la nuit peut nuire à l’efficacité de la méthode?

    As-tu des morceaux à me conseiller?

    Je te remercie.

    Walid

  3. Bonjour Nicolas,

    Je te remercie de partager avec nous cette méthode.

    Sais-tu combien de jours il faut se coucher avec la musique choisie?

    Est-ce que le fait de se réveiller plusieurs fois la nuit peut nuire à l’efficacité de la méthode?

    As-tu des morceaux à me conseiller?

    Je te remercie.

  4. Martine, sur amazon ou n’importe quelle boutique multimedia. Il existe un tas de type de casque, selon la qualité (et le prix) recherché. Selon le tempérament de l’enfant voir sil faut un casque qui se maintient bien ou non, avec fil ou sans fil. si l’ipad dispose du bluetooth (comme les casques sans fil) alors c’est bon (verifier s’il y a bien une prisque jack sur le casque et l’ipad)

  5. au Québec où peut on voir et acheter le casque d écoute. bon pour enfant avec tdah et autisme…peut on mettre de la musique classique lecture par portable ou iPad possible…
    merci

  6. Merci Niko, je vais regarder ce que c’est. N’hésite pas à partager dans les commentaires ton impression sur la formation, ce qui peut manquer à mon post et/ou aider les lecteurs ! 🙂

  7. Merci Nicolas pour cet article. Je viens de finir une formation de lecture rapide ou l’auteur nous invite à entrer en mode alpha avant avant de lire. La méthode que tu emplois ressemble à ce que l’on appelle en PNL l’ancrage

  8. Voici l’adresse du site officiel : http://www.lamethodesilva.com/
    Voici les livres de Mr Silva :
    ww.lamethodesilva.com/www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_ss_c_0_16?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=la%20méthode%20silva&sprefix=la+méthode+silva%2Caps%2C306
    C’est costaud, concentration lors de la lecture 😉

  9. Connaissez-vous la méthode Silva? L’auteur nous explique comment induire cet état et avec un peu d’entrainement, cela peut se faire en 5 secondes. Je commence à peine mais cela parait prometteur.

  10. Ce serait une bonne idée de rechercher de ce côté-là effectivement. Pour moi la musique a l’avantage d’isoler du bruit ambiant ; il faudrait alors imaginer un stimuli silencieux pour pouvoir l’utiliser en cours…peut-être un truc qui sent bon ? la mémoire olfactive est très puissante..

  11. Ne vaudrait il mieux pas utiliser le réflexe de Pavlov mais avec autre chose que la musique pour pouvoir entrer dans cet état en toutes circonstances ?(Parce que l’on ne peut pas tout le temps écouter de la musique par exemple en cours pour moi qui suis lycéen)

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