Comment trouver un bon sujet de mémoire de master ?

Choisir sujet de mémoire de masterLe choix du sujet est votre première opportunité professionnelle

Au début d’année de Master (1 ou 2), on vous bassine avec le fameux Mémoire. Généralement, on vous le présente comme une sorte d’Olympe inaccessible, une fin en soi, un aboutissement de semaines de jeûnes et de transpiration mystiques en une apothéose transcendantale rythmée par le son de l’imprimante faisant son devoir d’imprimante, crachant un déluge de feuilles blanches noircies des caractères de votre Oeuvre. 

Les coefficients de notation de l’année confirment d’ailleurs généralement l’importance essentielle du Mémoire : ce dernier représente souvent près de 50% de la note globale de l’année. Ce coefficient vous donne d’ailleurs le sentiment que les examens ne sont alors qu’une simple formalité administrative étant donné leur infime influence respective sur la note globale, comparé au monstre apocalyptique que représente le coefficient du Mémoire. Quelque part, c’est une bonne chose : les examens ne sont en effet qu’une simple formalité administrative, et les voir comme tels ne vous fera que du bien au moral. Dans 10 ans, vous ne vous rappellerez en effet plus de vos notes, et tout ceci ne sera qu’un vague souvenir tant le niveau de responsabilités et de stress auxquels vous aurez alors accédé vous aura fait relativiser le partiel raté de Marketing.

A cette époque de votre futur, la seule possibilité d’écrire un Mémoire vous semblera un luxe et un plaisir révolus – d’ailleurs, regardez le nombre de professionnels déjà surchargés de travail qui se mettent en tête, vers la quarantaine, de rédiger un livre compilant les connaissances et l’expérience qu’ils ont acquises au cours de leur parcours professionnel. A les voir, ils semblent considérer que passer leurs soirées, leurs dimanches et leurs vacances à écrire un livre représente une forme de repos. Alors qui sait, peut-être même que certains d’entre vous, actuellement démotivés par l’idée même d’avoir à écrire 80 pages, serez dans quelques années des auteurs à succès… Mais revenons pour le moment au présent, et au mémoire que vous avez à écrire.

Au début de l’année, vous devez donc en choisir le sujet. Vous savez que c’est important puisque ce sujet va déterminer, quelque part, si vos heures de travail seront une horrible torture, une vraie plaie, ou une simple contrainte. Vous êtes donc sans doute dans l’une ou l’autre de ces situations :

– Vous avez déjà une idée de ce sur quoi vous voulez travailler (attention, vous faites dans ce cas peut-être partie de ces étudiants bizarroïdes qui ont déjà écrit leur mémoire fin octobre et qui stressent atrocement leurs innocents petits camarades de promo).

– Vous n’y avez pas vraiment réfléchi encore, mais vous pensez faire votre stage dans tel ou tel secteur d’activité, et vous songez donc à travailler sur une thématique proche desdits secteurs.

- Vous n’en avez absolument aucune idée, et ce n’est de toutes façons pas ça qui vous aidera à finir votre déménagement ni à trouver ce petit boulot qui agrémentera un peu vos épinards.

– Le sujet de mémoire vous est imposé par votre école ou votre université.

Dans tous les livres, guides et TD sur la méthodologie du mémoire (pour ceux d’entre vous qui auront séché tous les TD, «TD» signifie Travaux Dirigés – ce sont les cours en petits groupes permettant d’approfondir des thématiques abordées en cours magistral ; on y parle notamment de la méthodologie du mémoire et on y dit du mal des Maîtres de Conférence, parce que finalement le chargé de cours de TD a presque le même âge que ses étudiants), on vous conseille de choisir un sujet qui vous plait, afin de ne pas transformer l’exercice du mémoire en calvaire absolu. Travailler sur une thématique qui vous motive et vous intéresse vous permettra en effet de travailler plus vite et mieux. Ces mêmes livres, guides et TD vous conseillent également de choisir un sujet en relation avec votre objectif professionnel, avec vos études, ou avec l’entreprise dans laquelle vous êtes éventuellement en stage.

On ne saurait que trop aller dans le même sens, en apportant cependant quelques nuances :

– Vous pourriez tout aussi bien parfaitement réussir votre insertion professionnelle avec un sujet de mémoire aux antipodes du secteur d’activité visé. Assurez-vous simplement, si c’est que ce que vous visez, que votre insertion professionnelle est déjà assurée ou presque, ou que vous allez pouvoir bénéficier d’un bon piston.

– Rien ne vous oblige à travailler sur un sujet qui touche à l’activité de l’entreprise ou de l’institution dans laquelle vous êtes en stage ou en alternance. Vous y êtes généralement encouragés pour des raisons pratiques (et valables) de proximité de l’information, mais ce n’est en aucun cas une nécessité. A contrario, votre mémoire sur un sujet totalement déconnecté de votre travail en stage ou alternance pourrait constituer une agréable bouffée d’oxygène cognitif. Ce genre de «dispersion intellectuelle» (c’est souvent comme cela qu’elle est perçue – et c’est bien dommage) favorise la plasticité cérébrale bien plus que la focalisation complète sur un seul thème. Or la plasticité cérébrale est source de créativité, de vivacité et d’adaptabilité…ce qui, par ailleurs, et à diplôme égal, vous distinguera des autres.

Pour ce qui nous concerne ici, voici comment, au moment opportun, je vous conseillerais d’aborder la question du choix du sujet :

# 1 : Trouvez un sujet de niche à potentiel

# 2 : Trouvez un sujet de niche à potentiel en rapport avec votre projet professionnel

Les ouvrages de méthodologie du mémoire, sur la question du choix du sujet, vous encouragent à travailler sur un sujet original. Par «original», ils entendent un sujet qui n’a pas ou peu été traité suivant l’angle exact qui sera le vôtre. C’est un sage conseil, qui vous évitera d’être ennuyé pour des affaires de plagiat. Résoudre d’une certaine manière une problématique qui a déjà été traitée de la même manière sera en effet parfaitement inutile et n’apportera rien de neuf au débat, ce qui est finalement l’inverse de l’objectif de l’exercice que constitue le mémoire. Aussi, pour aller plus loin que ce pertinent mais quelque peu insuffisant conseil, tâchez non seulement de trouver un sujet qui n’a pas été traité, ou du moins pas à votre sauce, mais surtout arrangez-vous pour que ce sujet soit un sujet de niche à potentiel. Parce que conformément à une loi bien connue du marketing, lorsqu’on démarre, il vaut mieux être premier sur un marché de niche que troisième sur un grand marché. Or, vous êtes en quelque sorte un futur nouveau «produit» qu’il va falloir «vendre» à des recruteurs…Prenez donc de l’avance, et construisez votre propre positionnement marketing sur un marché de niche, où vous serez donc seul ou presque à posséder une forme d’expertise.

Choisissez utile : le sujet de niche à potentiel

** Qu’est-ce qu’un sujet de niche ? **

Nous avons posé la question à Barack Obama, voici sa réponse :

obama question

C’est un sujet sur lequel vous pourrez facilement faire partie des quelques rares personnes en France qui auront travaillé sur la question, et pour laquelle vous aurez donc, par définition, acquis une forme d’expertise à moindre frais, et ce dès votre mémoire terminé. Attention cependant à ne pas tomber dans le travers des sujets de niche qui le sont simplement parce qu’ils n’intéressent personne ! Votre grande étude sur l’influence réciproque de la musique baroque à l’époque pré-colombienne aux abords du lac de Genève vous aura peut-être passionné, mais posez-vous la question de savoir en quoi elle pourra bien intéresser un employeur, que ce soit pour un vrai travail, pour un apprentissage ou pour un simple stage. Si vraiment vous êtes passionné par ce genre de sujet, faites-en un loisir, mais ne fondez pas votre début de carrière dessus, cela rendra votre future vie active moins compliquée.

** Qu’est-ce qu’un sujet de niche à potentiel ? **

Nous avons cette fois interrogé DSK, voici en exclusivité sa réponse :

DSK

Un sujet de niche à potentiel (SNP) est un sujet que vous allez finir par retrouver dans l’actualité plusieurs mois après l’avoir identifié. Comme un début de frémissement que vous seul auriez pressenti. Par «actualité», entendons-nous : pas forcément la une des journaux, mais l’actualité au sens large, c’est-à-dire que cela deviendra un sujet qui sera traité, alors qu’il ne l’était simplement pas auparavant. Ainsi, les Anonymous en 2007 étaient-ils un sujet de niche. Le surendettement des ménages américains et le danger des subprimes étaient des sujets de niche en 2005. L’émergence de la consommation collaborative était un sujet de niche il y a encore 2 ou 3 ans. Une personnalité peut également être à elle seule un sujet de niche : aux tout débuts d’Obama sur la scène politique, personne ne le connaissait. Il y a fort à parier qu’au moins quelques observateurs avisés de la vie politique américaine ont très vite décelé le potentiel du personnage à devenir le Président des Etats-Unis, et en ont parlé, qui dans la presse, qui sur son blog. La plupart du temps, si l’on ne se fie qu’à sa propre intuition quant à la capacité de tel ou tel sujet à être un futur «hit médiatique», on se trompe, car on y projette trop de ses propres croyances. Ce n’est pas parce que vous avez l’intuition que tel sujet de mémoire pourrait être, dans une poignée de mois, une vraie actualité que vous êtes nécessairement dans le vrai. En revanche, creusez votre intuition : il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de notre petite voix intérieure.

• Comment savoir si votre sujet est un sujet de niche à potentiel ?

En lisant la suite ici !

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