Aujourd’hui, cet article a surtout pour but de m’obliger à écrire noir sur blanc ce qui m’apparait de plus en plus comme une de ces vérités qui doivent impérativement être gardées en mémoire. Au cas où certains profils aient les mêmes mauvaises habitudes que moi, je crois que la suite pourra les aider (un peu). J’ai passé un peu plus d’une heure à discuter avec Alain Bloch, patron d’HEC Entrepreneurs et des Business Angels d’Arts et Métiers, et je lui ai posé entre autre une question : qu’est-ce qui fait qu’un entrepreneur réussit ? Sa réponse est la raison pour laquelle j’écris cet article.
Comme beaucoup, j’ai tendance à avoir pas mal d’idées, sur tout et sur rien, en permanence. C’est à la fois très chouette, et à la fois très pénible. Chouette parce qu’avoir une nouvelle idée de business ou de livre tous les matins donne la pêche et l’envie de conquérir le monde. Mais c’est aussi pénible, parce que dès que vous avez entamé quelque chose, une nouvelle idée vient rendre la précédente totalement caduque et périmée. Au final, vous ne faites rien à fond et par conséquent, rien ne peut donc vraiment réussir.
A ceux qui, me voyant partir dans toutes les directions à la fois, me répétaient depuis des lustres : « Nicolas, arrête de te disperser! » je répondais fièrement que « choisir, c’est renoncer, et je n’aime pas renoncer ».
Je dois admettre que si cette réponse avait un certain panache, elle avait bien plus sa place dans un film américain que dans la vraie vie. Car à la suivre, j’ai été incapable de me focaliser sur quelques objectifs seulement. Ce que je n’ai pas compris, c’est qu’il vaut mieux choisir un objectif, tout donner, l’atteindre, puis passer à autre chose, plutôt que chercher à tout faire simultanément.
Aussi, je voudrais apporter une légère correction à cet adage idiot : « Choisir, c’est renoncer ».
Non, choisir n’est pas renoncer. C’est totalement l’inverse. Ne pas choisir, c’est renoncer à aller au bout de ce que l’on souhaite réussir. Ne pas choisir, c’est saboter dès le départ ce que l’on croit vouloir réussir. Car ne pas choisir, c’est ne pas se donner les moyens de sur-performer.
Alain Bloch me disait que réussir à créer une entreprise qui fonctionne est à peu près aussi difficile que faire les Jeux Olympiques pour un sportif du dimanche. Si on ne se donne pas tous les moyens, et même au-delà, pour y parvenir, alors on n’est tout simplement pas entrepreneur. Pas de mal à cela, il faut de tout pour faire un monde.
Comme j’ai dans la tête de réussir l’aventure entrepreneuriale que j’ai entreprise, je me suis écrit sur un bout de papier une check list pour décider (et si possible, prendre la bonne décision). Afin que l’angoisse du choix inévitablement conclu par un non choix soit remplacé par un réflexe sain et constructif de prise de décision et d’action.
Cette check list commence par rappeler que « Choisir, c’est avancer » (pour vraiment oublier l’ancien proverbe).
Puis, pour choisir, voici une petite discipline que je vous propose, à suivre dans cet ordre :
- Acquérir d’abord le niveau de connaissance minimal dans le champ de la décision à prendre.
- Demander des conseils à une personne référante ayant une expérience légitime dans le domaine de la décision à prendre.
- Procéder à une analyse rationnelle de la situation intégrant les informations précédentes.
- Interroger son intuition.
- Prendre la décision.
J’ai eu plusieurs fois l’occasion de vérifier que sans cette discipline, les décisions que l’on prend sont souvent les mauvaises. Dans le domaine de l’industrie de la technologie médicale (la start-up dont je suis associé) notamment, une mauvaise décision peut avoir des conséquences catastrophiques. Par contre, j’ai remarqué qu’en suivant cette logique, bien souvent le choix était le bon.
Et j’ai pu avancer. Choisir n’est pas renoncer; choisir, c’est avancer.
Et qui sait où le chemin peut mener ?
Ne pas choisir OU choisir, dans tout les cas c’est renoncer. L’existence de ces deux faits n’est pas impossible.
Ne pas choisir revient à renoncer à tout les choix qui se présentent à soi. C’est fuir les responsabilités.
Tandis que choisir c’est renoncer À QUELQUES/UN SEUL CHOIX.
La meilleure option est donc de choisir, car c’est prendre une voie, au lieu de toutes les délaisser.
Si on vous demande un jour « qui veut tu sauver » entre votre mère et votre père et que vous les aimez de manière égale, vous n’avez qu’à choisir au pif, car si vous refusez, vous pourriez bien avoir leur deux morts sur la conscience.
Ne pas choisir est une autre forme de choix …donc Choisir de ne pas choisir est bien renoncer aux autres choix possibles ! Choisir peut alors être ne pas vouloir avancer. Laisse parler ton intuition, elle te guidera vers le choix qui semble être le plus juste à un instant T, celui alors qui convient au moment opportun. Et si je me trompe de choix, j’y renoncerai mais je m’en sortirais quoi qu’il en soit enrichie … j’aurais ainsi avancé !
Bonjour, tout à fait d’accord ! Pour moi « entreprendre » c’est d’abord chercher à accomplir quelque chose…que ce soit via une entreprise, en side project ou en associatif. L’idéal semble-t-il si l’on en croit les apôtres de l’achievement personnel c’est de mettre les projets 1 par 1, de se focaliser à 100% sur l’un puis de passer à l’autre. C’est que fait notamment un @TimFerriss – ça lui a plutôt bien réussi !
Super article! Mais je pense que votre idée fonctionne pour le secteur dont vous parlez, l’entreprenariat dans un projet ne veut pas dire qu’on doive definitivement renoncer a d’autres, par contre c’est un renoncement temporaire 😉