Jeudi dernier, j’ai mené une conférence de 6 heures à Paris Dauphine devant une promo d’étudiants en MBA.
Bien que j’appréhendais légèrement la gestion des 6 heures sans risquer d’endormir mes étudiants, tout motivés qu’ils soient, la conférence s’est très bien passée, et j’y ai expérimenté un petit quelque chose de nouveau que je voulais partager avec vous tant il a bien marché : une partie de « Slide Battle ».
Qu’est-ce qu’une Slide Battle ?
Je le précise au cas où : je menais une conférence sur le Prêt-à-Penser PowerPoint, sur la base de mon livre « Stop au PowerPoint! » (en vente dans toutes les bonnes librairies bien entendu). Or cette conférence a pour objectif de donner aux étudiants – qui vont devoir produire à un rythme industriel des slides PowerPoint, à la fac comme dans leurs futurs métiers – des clefs pour les rendre meilleurs en présentation orale.
Après leur avoir démontré dès l’introduction, preuve à l’appui, qu’une information complexe se retient parfaitement dès lors qu’on la met en peu en scène, je leur ai expliqué rapidement quelques règles d’or de la prise de parole en public avec PowerPoint. L’idée derrière cette Slide Battle était donc de leur permettre de mettre en pratique directement les enseignements vus le matin même. Notamment, je voulais les aider à se libérer du joug des bullet points et à prendre de la distance par rapport à leurs slides, tout leur donnant confiance en leur capacité d’improvisation narrative. Je n’avais jamais testé une Slide Battle auparavant, puisque j’avais conçu l’exercice le matin même vers 1h, donc je n’avais aucune idée de ce que cela allait donner. Je n’ai pas été déçu, c’était génial, et je recommencerai.
La Slide Battle consiste donc à faire passer chaque étudiant devant toute la promo et à lui faire faire une présentation d’un objet parfaitement inutile et invendable, dans le but de nous convaincre, bien sûr, de l’acheter. Plus l’objet est inutile, plus l’exercice est difficile, comme le résume le schéma ci-dessous :
La difficulté de l’exercice étant bien entendu que l’orateur, qui ne dispose que d’une minute pour présenter son produit, le découvre en même temps que le public.
Qu’est-ce qu’on vend à une Slide Battle ?
Comme j’avais pris soin de sélectionner les objets les plus stupides possible, je ne vous cache pas que certains ont plus rigolé que vendu leur objet, mais tous ont essayé du mieux qu’ils ont pu.
Il faut dire que certains n’ont vraiment pas eu de chance, puisqu’ils se sont retrouvé à devoir nous convaincre d’acheter ça :
Ou ça :
Certains des argumentaires étaient donc absolument légendaires, vous vous en doutez. L’un des étudiants s’est retrouvé à nous vanter les mérites de son plateau-repas anti-gravitationnel le plus sérieusement du monde – il a failli gagner la Slide Battle. Mais au-delà la bonne humeur des participants et de leur motivation, ce qui m’a frappé le plus est la capacité qu’a eu cet exercice à leur démontrer qu’ils avaient en eux des ressources d’improvisation, de confiance en eux et de capacités à « accrocher » le public avec un brin de storytelling qu’ils ne soupçonnaient pas.
L’étudiante qui a remporté la Slide Battle – je faisais l’arbitre en essayant de rester sérieux- a même été celle qui, le matin même, nous faisait part à tous de son angoisse absolue de parler en public. Eh bien non seulement c’est elle qui a commencé, mais c’est elle qui a gagné ! Du coup, elle est repartie avec un exemplaire de mon livre sous la main (je n’avais que ça à lui offrir, c’était un peu improvisé). Bravo à elle, ce n’est qu’en sortant de sa zone de confort qu’on progresse.
Conclusion : pour améliorer votre prise de parole en public, apprenez en rigolant avec la Slide Battle. Merci aux étudiants de Paris Dauphine d’avoir si bien joué le jeu !
Merci ! Je ne connaissais pas ! Je vais jeter un oeil !
Cf. The Big Ideas, un jeu de société qui permet d’exercer sa créativité et son improvisation je dois dire que je m’en sers au bureau 😉